La Suède conclut un accord « historique » avec l'Estonie afin de lutter contre la surpopulation carcérale

Pour les délinquants suédois, l'État estonien prévoit d'utiliser l'aile S de la prison de Tartu, qui compte environ 350 places réparties dans 175 cellules, suivie de l'aile E, qui compte 631 places dans 318 cellules.

Marta Tuul, porte-parole du Service de sécurité intérieure, a commenté à la télévision estonienne

L'Estonie louera des locaux à la Suède dans la prison de Tartu et accueillera jusqu'à 600 détenus dans le cadre d'un nouvel accord en cours de négociation entre les deux pays. Le projet de loi a été transmis au Parlement.

Dans le même temps, le Bureau du Chancelier de la Justice et le Service de sécurité intérieure estoniens soulignent les risques que peut entraîner le placement de prisonniers étrangers à Tartu.

Face à la possible aggravation de la situation des prisonniers estoniens, la principale préoccupation est que des personnes ayant des liens avec l’extrémisme ou le crime organisé international puissent arriver en Estonie.

Le Service de sécurité intérieure a transmis ces recommandations au gouvernement et espère qu'il en tiendra compte dans toute la mesure du possible.

Marta Tuul, porte-parole du Service de sécurité intérieure, a commenté à la télévision estonienne :

« Notre principale préoccupation est que les personnes liées à l'extrémisme ou au crime organisé international n'arrivent pas en Estonie. Nous constatons également que les détenus étrangers pourraient commencer à recevoir la visite d'individus liés à l'extrémisme ou au crime organisé international. »

Baisse des chiffres en Estonie

En 2023, le nombre de détenus en Estonie est passé sous la barre des 2 000 pour la première fois et diminue d'une centaine de personnes chaque année. Parallèlement, le gouvernement suédois entend imposer des peines plus lourdes et plus longues, ce qui rend peu probable une baisse du nombre de détenus dans un avenir proche.

Indrek -Ivar Määrit, chef du département d'inspection du bureau du chancelier de la justice, a déclaré à la télévision publique estonienne :

Pour nous, trois préoccupations principales se posent : premièrement, la situation des prisonniers estoniens ne doit pas se dégrader en raison de l'arrivée de prisonniers étrangers. Deuxièmement, ces prisonniers étrangers doivent être traités conformément au droit estonien et aux exigences internationales. Troisièmement, au sens large, la sécurité intérieure de l'Estonie ne doit pas être mise en danger, et nous sommes conscients non seulement du danger que représentent ces personnes, mais aussi de celui que ce processus peut engendrer.

Rait Kuuse, secrétaire général des prisons au ministère de la Justice, a donné plus de détails sur ces plans :

Nous préférons ne pas accepter de femmes ou d'enfants. Il s'agira plutôt de détenus de sexe masculin, condamnés pour des crimes contre l'intégrité corporelle ou des infractions liées à la drogue, qui ne présentent aucun signe d'appartenance à un réseau et ne représentent pas une menace significative pour l'Estonie dans son ensemble.

Grâce à cet accord, l’Estonie espère générer au moins 30 millions d’euros de revenus supplémentaires.