Les dirigeants de l'OTAN se réunissent les 24 et 25 juin pour ce qui pourrait être un sommet historique, ou entaché de divisions

Les feux d'artifice pourraient éclater lors du sommet annuel de l'OTAN ces 24 et 25 juin 2025 alors que les États-Unis poussent leurs alliés à augmenter fortement leurs dépenses de défense à 5 % de leur produit intérieur brut (PIB).

Les pays de l’Alliance atlantique seront réunis à La Haye (Pays-Bas) mardi et mercredi et entérineront donc ce nouvel objectif d’investissement.

Le sommet de l'OTAN à La Haye, aux PaysBas, constituera un test pour la cohésion de l'alliance de défense. Les 32 pays membres s'y engageront à augmenter considérablement leurs dépenses de défense.

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a averti, avant le sommet, que la Russie pourrait être prête à recourir à la violence militaire contre l'OTAN d'ici cinq ans. Par conséquent, l'alliance de défense doit rapidement investir davantage dans sa défense.

Le chiffre important du sommet devrait être un nouvel objectif d'investissement dans la défense de 5 % du PIB au moins 3,5 % devraient être consacrés à la défense militaire, 1,5 % à d'autres dépenses liées à la défense, comme les infrastructures.

Le ministre de la Défense suédoise Pål Jonson (Parti modéré) estime que les conditions sont bonnes pour un accord.

« Il y a une grande compréhension et un grand consensus sur le fait qu'il est important pour la crédibilité et la cohésion de l'OTAN qu'ils atteignent désormais 5 % du PIB », dit-il.

Selon des sources diplomatiques, les parties ont convenu d'adopter l'objectif dès dimanche. L'Espagne, qui avait résisté et refusé, aurait bénéficié d'une certaine flexibilité dans la formulation et serait exemptée de l'objectif de 5 %, selon le Premier ministre Pedro Sánchez.

L'objectif actuel, fixé à partir de 2014, est de consacrer 2 % du PIB à la défense militaire. L'Espagne fait partie des pays qui ne l'ont pas encore atteint.

La Suède a toutefois accepté le nouvel objectif, qui signifierait une augmentation de 70 milliards de couronnes des allocations annuelles de défense.

« Nous voulons un objectif d’investissement dans la défense aussi ambitieux que possible, de préférence le plus tôt possible », déclare Jonson.

Les pays de l'OTAN tenteront également de s'entendre sur la date à laquelle le nouvel objectif devrait être atteint. Jonson indique que, dans le cercle nordique et balte, on a évoqué l'horizon 2030.

Mais il y a d’autres pays qui veulent plus de temps, jusqu’en 2032 ou 2035.

Selon les informations des médias internationaux, le sommet a été adapté pour éviter les tensions publiques entre le président américain Donald Trump et d'autres alliés de l'OTAN.

L'objectif de 5 % avait été évoqué par Trump dès l'hiver dernier. Cependant, il ne pense pas que les États-Unis eux-mêmes devraient être concernés, rapporte Politico. Selon le secrétaire général de l'OTAN, cet objectif ne vise pas à donner à Trump une victoire politique dont il pourrait se vanter, mais à répondre aux exigences de capacités militaires récemment fixées par l'Alliance.

Le sommet de l'OTAN se tiendra également plus court que d'habitude, du mardi soir au mercredi après-midi, et la déclaration finale devrait tenir sur une seule page. Elle viserait à éviter les sujets sensibles comme l'adhésion future de l'Ukraine à l'OTAN.

Les membres de l'Otan ont accepté dimanche le 22 juin une forte augmentation de leur objectif de dépenses de défense à 5% du produit intérieur brut, comme l'exige le président américain Donald Trump, mais l'Espagne a déclaré qu'elle n'était pas obligée de s'y conformer, quelques jours avant un sommet à La Haye censé être une démonstration d'unité.

Sanchez a rapidement proclamé que l'Espagne n'aurait pas à atteindre l'objectif de 5% car elle n'aurait à dépenser que 2,1% du PIB pour répondre aux besoins militaires fondamentaux de l'OTAN.

L’Espagne s’oppose à Trump

L'Espagne a consacré 1,24 % de son PIB à la défense en 2024, soit environ 17,2 milliards d'euros (19,8 milliards de dollars), selon les estimations de l'OTAN, ce qui en fait le pays qui dépense le moins au sein de l'alliance en proportion de sa production économique.

La position de Sanchez risque de provoquer un affrontement lors du sommet avec Trump, qui a souvent accusé les pays européens de ne pas dépenser suffisamment en matière de défense et menacé de ne pas les défendre s'ils n'atteignent pas leurs objectifs.

Vendredi, Trump a déclaré que l'Espagne « doit payer ce que tout le monde doit payer » et que Madrid était « connue » pour ses faibles dépenses de défense.

Il a toutefois également suggéré que les États-Unis ne devraient pas être tenus d'atteindre ce nouvel objectif, car ils ont consacré des sommes importantes à la protection du continent sur une longue période. Selon l'OTAN, Washington aurait consacré environ 3,19 % de son PIB à la défense en 2024 affirme Reuters.

Les responsables de l'OTAN étaient impatients de trouver un consensus sur une déclaration du sommet concernant un nouvel engagement budgétaire avant la réunion de mercredi. Mais le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré jeudi qu'il ne s'engagerait pas sur l'objectif de 5 %.

Le patron de l'OTAN, Mark Rutte, a proposé d'atteindre cet objectif en augmentant l'objectif de dépenses de défense de base de l'OTAN de 2 % à 3,5 % du PIB et en dépensant 1,5 % supplémentaire sur des éléments connexes comme la cybersécurité et l'adaptation des routes et des ponts aux véhicules militaires.

Les responsables de l'OTAN estiment que d'importantes augmentations des dépenses de défense sont nécessaires pour contrer la menace croissante de la Russie et pour permettre à l'Europe d'assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité alors que les États-Unis déplacent leur attention militaire vers la Chine.